L'arbre magique, le pont négligé et la boire, poème amoureux en images

Collection LLR

Nous sommes très nombreux à compter sur la sensibilité et l'efficacité de M. le maire et son équipe d'élus pour protéger efficacement cet endroit féérique, comme il s'y est engagé, en leur nom, lors du dernier Conseil Municipal.

En particulier notre Frêne magique, le vieux sage, que les engins destinés à dégager les gravas du pont, risquent bien d'endommager, ses racines, son tronc ou ses ramures.

D'ailleurs, cette décision (non concertée, comme toutes les autres) pose au moins deux questions : qu'adviendra-t-il de cette zone humide, de sa faune, de sa flores et de ses amoureux quand la retenue constituée par les décombres du pont seront retirés ? et pourquoi ne pas profiter de cette intervention pour poser une passerelle pour les promeneurs, éventuellement sur la pile encore debout ?

D'avance merci à nos élus pour déployer sur cet endroit précieux une action efficace et sensible.

Le Léger Rien

Ci-après le texte que Michel a donné à la Gazette de la Frontière sur notre petite Boere.

S’IL N’Y AVAIT QUE LE FRÊNE DU PONT (Gazette d'aout, #22)

Vénérable témoin échevelé ayant grandi librement sur la culée de ce pont écroulé, regardant le devenir de son environnement abimé par les outrages des temps et d’entretiens oubliés. Cette boire ou bouère suivant l’accent du patois angevin, qui depuis le pont de la carrière à son embouchure avant la naissance de ce vénérable, en période estivale ne manquait pas d’eau, plaisir de gamin traversant le gué de l’eau à mis jambes, entre deux haies de joncs, ou se réfugiaient les perches arc en ciel à notre approche. Par endroit les nénuphars se mêlant aux macres, dont les fruits en tripodes au goût acre et sucré, aux pointes acérées devenant noires en vieillissant, dont quelques pieds nus se souviennent encore. Ces étendues abritaient les rotengles, le brochet à l’affut et à l’ombre. Qu’en reste-t-il de cette rivière défigurée par les matelas de jussie se superposant d’année en année en comblant les rives, ou à l’été il ne reste que des cuvettes plus ou moins asséchées. Sa grande sœur la Loire n’étant pas étrangère à ce processus. A propos de pont celui de la grande rivière mériterait un peu d’attention, le ruisseau le traversant ayant ses humeurs d’hiver déroche son avant en comblant son arrière, une petite heure de tractopelle redonnerait un passage correct et un accès à ce reste de rivière.

L'ARBRE MAGIQUE (Collection LLR)

LE PONT NEGLIGE (Collection LLR) & LE PONT DEBOUT (Collection Michelle Voleau)